Nous appelons à signer les pétitions suivantes :

Des cuillères en bois pour sauver la vie sur Terre !

Le phénomène de la vie semble assez rare dans l’univers, selon les observations des humains car on est bien obligés d’admettre qu’on en sait assez peu sur ce que les scarabées savent de la vie extra-terrestre. Il est ainsi sensé de voir notre planète comme une chose rare, du fait qu’elle abrite la vie, les volcans par exemple semblant finalement assez banals dans l’univers, ça paraît donc raisonnable de donner à la vie sur la planète Terre la première place dans l’importance des priorités, sauf bien sûr si on préfère qu’il n’y ait que des cailloux, fussent-ils en feu.

Rien n’est vivant tout seul, le vivant est un tout, la girafe a besoin de l’escargot et la fougère du tigre. L’abeille n’existe pas vraiment, c’est la ruche qui est, la fourmilière plus que la fourmi, ce n’est pas un seul brin d’herbe qui est vivant mais les ramifications, rhizomes, le global, le buisson qui se propage, l’arbre ne va pas loin sans forêt (lui ne bouge pas, elle si), et l’humain n’est rien sans humains, il n’est rien non plus sans les multiples organismes vivants qui le composent, ni surtout sans tout ce qui l’entoure et dont il fait partie, nous ne mangeons que du vivant, aussi, nous, humains, faisons partie de la branche que nous scions ! Je n’existe pas en tant que tel, si tu ôtes toute vie autour de moi alors je meurs, tu as l’air de quoi tout nu au milieu des cailloux et des galaxies, même en slip ? Le vivant n’est qu’un tout, si tu l’abîmes ici c’est aussi touché là-bas, le vivant c’est tout qui est lié. Je n’existe pas. Nous ne sommes qu’un, Un seul être vivant sur terre, que certains nomment Gaïa.

Le bois c’est de la vie, matière organique non animale. Que savons-nous vraiment des végétaux ? Que dalle. Bon, le hêtre est plus comme-ci, contrairement au chêne et je ne te parle pas du châtaigner… Les arbres communiquent, ils savent que tout n’est qu’un. Les végétaux ont un savoir que nous ignorons et que nous envions, t’as qu’à voir le biomimétisme. Et puis le bois c’est aussi de la vie qui se prolonge après la mort, la mort est une chose propre au vivant, elle continue de nous mourir en matière organique, avec bois tu fais bios…

Peut-être que le premier outil créé a été le marteau, un percuteur, on trouve des traces en pierre, mais à quand remonte l’usage d’un objet pour porter quelque chose à sa bouche, un objet intermédiaire entre l’aliment et la mastication ? Personne ne peut dire car le bois, ou les feuilles larges, c’est vivant et ça circule, ça se décompose pour nourrir les autres, c’est généreux, ça donne, ça se sacrifie et donc ça disparaît. La cuillère n’a pas d’âge ! Et bien sûr, la première qui fût c’est sans doute le creux de la main…

Dans une cuillère en bois fabriquée à la main sans électricité se trouve toute la connaissance ; la géométrie, la botanique, l’art culinaire, l’eau, le vent, le feu, si tu passes vingt ans à étudier les cuillères en bois alors tu en sauras plus sur l’arithmétique, les types d’arbres mais aussi les relations humaines, la mécanique, le travail du métal, la médecine, climat, température, hygrométrie, « tout est dans tout » comme disait Joseph Jacotot, on le voit sur internet, tu tapes choucroute et tu finis avec anaconda… Donc si c’est vrai pour tout alors c’est vrai pour les cuillères en bois aussi. Essence de la plante, forestière, à son écorce, à son odeur, à son cœur, à son aspect, ses feuilles, ses stries, ses veinules, son âge et son usage, sa distance à la ville, la vie vit et la forêt est mieux quand on lui fout la paix, elle pousse tordue, c’est-à-dire dans le bon sens…

Électricité. Le courant passe ou pas, il en faut de l’énergie pour forger le métal de la lame du couteau qui sculpte la cuillère en bois, énergie carbonée, zéro ou un, ça a l’air simple, et pourtant énergivore, smartphones, intelligence artificielle, gadgets connectés, numérique, société de consommation, mondialisation, consumérisme, insatisfaction, améliorer et changer le monde, le progrès, tu parles d’un progrès… Mais il y a aussi l’intellectuelle, la poètesse, scientifique, artiste, qui s’émerveille devant le monde et cherche à le comprendre, à le décrire, la cuillère en bois sans le savoir, le péché originel de l’outil et de l’industrie ?

Où est la limite ? Une cuillère en bois c’est moins grave qu’un smartphone toute la journée dans la gueule. Peuples vernaculaires, avant les gens vivaient dans une relative harmonie, les besoins principaux étaient assouvis, finalement la pauvreté pouvait être heureuse et non misérable, avec de la dignité ; la simplicité n’est pas indigne ! Où allons-nous sérieux ? La société du confort et du progrès des conneries nous mène vers une aphasie, une extinction de notre cerveau, le QI qui baisse, on devient débiles et ça arrange certains gros marchands, moins tu réfléchis plus tu achètes, et pendant que dans ce temps-là des miséreux éloignés de leur culture sont asservis, exploités, pour alimenter cette société de bien-être fallacieuse. Pollution, artificialisation des sols, manque d’eau, chute de la biodiversité, climat, c’est systémique, tout est lié. On marche sur la tête et c’est le monde à l’envers, tu crois vraiment que ça s’annule ?

Le seul moyen de sauver la vie sur terre c’est de fabriquer des cuillères en bois. Car la fantaisie et la rigueur sont les piliers d’un monde vraiment intelligent. La cuillère en bois est ridicule, donc fantaisiste, mais en elle se trouve aussi toute la rigueur, la maîtrise du travail, l’émerveillement tellement plus important que l’amélioration, nous devons drastiquement réduire notre consommation d’énergie au risque de faire disparaître la vie sur Terre et donc nous avec, la pauvreté choisie, digne, intelligente, simple et volontaire est le seul chemin pour sauver la vie sur cette planète. La sobriété est un vain mot de bourgeois.e riche, faites des cuillères en bois, bon, en plus, il y a le droit de faire des bols ou des fourchettes si tu préfères.

Le choix de la pauvreté digne et volontaire est le seul qui mène au viable, vie qui perdure, et le refus des injonctions à consommer outrageusement est le chemin, ayons du bon sens et ne subissons pas ! Unissons-nous dans une pauvreté digne, dans laquelle ont peut créer, chanter, danser, penser et dire, faire l’amour évidemment, dormir aussi, faire naître des enfants heureux, où l’on s’épargne le superflu, où le don a plus de place que l’échange, la solidarité plutôt que la compétition (à l’usage, et non à l’échange, ça vaut quoi un lingot d’or ? Caler le canapé, brique ou projectile…). Culture, pertinence, curiosité, richesse de savoirs, un peu de richesse de riche aussi, il faut savoir le reconnaître, quand on crève de faim on n’a pas le temps de lire le présent texte, exhortons les petits riches qui peuvent encore lire à agir dans ce sens. Les petits privilégiés peuvent sauver le monde. Aimons-nous, partageons, donnons sans compter, n’oublions pas de savoir compter non plus, les maths c’est fiable et plutôt unanime, la fantaisie, chargée d’émotion, d’imagination, d’intuition, n’a pas de sens sans intelligence, sans logique, l’union fait la farce, soyons fantaisistes et, avec bon sens, sauvons la vie sur terre avec des millières de cuillères en bois !

L’alpha dans le petit oméga, là dans l’eau

Au fond, Jésus était un anarchiste.

Amour et non violence ; pas de chef ni hiérarchie ; contre l’autoritarisme ; pas de propriété privée ni argent, ni spéculation ; pacifisme (sauf avec les marchands ?) ; féminisme ; non identitaire ; écologiste ; pour le pardon, l’écoute ; contre la capitalisation ; pour l’amour de la vie et tout ça ; bref.

Ni maître ni dieu ? Le dieu dont parle Jésus est infiniment tout petit car il est en nous, blotti, comme une petite souris de lumière gentille du cœur qui scintille et nous aime en minuscule modeste, nous sommes tous les enfants de ce dieu, et Jésus n’a jamais prétendu être le seul à l’être.

Or dès le début c’est d’la récup’ : la chrétienté apostolique romaine et humaine a décuplé le concept pour en faire tout le contraire, justifier la pauvreté, donne-moi ce que tu as et dieu te le rendra… La religion, en latin évidemment, a fabriqué un Dieu immense et punissant depuis son piédestal tout en haut qui va châtier les péchés, juger, et au passage de son église qui accumule richesses, pouvoirs et crimes, merci Paul…

Alors où sont-ils ces chrétiens vrais, démunis par les chemins qui marchent pieds nus pour aider leur prochain ? Avec cette bourgeoisie à l’église endimanchée pour décider dans son opulence suffisante d’exclure celui qui est différent, en détresse, et par qui elle a si peur de se faire envahir ? Non. Alors où est-il ce message d’amour universel de Jésus ?

Chacun le sait, il est chez l’abbé Pierre, chez mère Thérésa et tous les autres, chez ces quelques rares milliers d’humains, pauvres par choix et perdus dans la brousse de l’humanité à tout donner leur vie pour leur prochain au quotidien et bien d’autres encore, mais osons le dire : la grande majorité des chrétiens de ce monde marche à rebours des pas de son Jésus !

Alors, soutenir l’amour et la paix, le pouvons-nous encore vraiment ? Est-il juste et crédible de souhaiter l’ordre sans le pouvoir, ce O de l’ordre qui entoure le célèbre A ? Louise Michel et la commune, Zapata au Chiapas ou la révolution espagnole de 36 ne sont pas tout à fait pacifistes ; mais Gandhi, Martin Luther King, Siddhārtha ou Nelson Mandela n’ont-ils pas essayé de l’être ? Les papous, les inuits, les pygmées, tous ces milliers de peuples vernaculaires ne sont-ils pas sur une meilleure voie que la nôtre à cet égard ? Que sont épicuriens, cyniques ou stoïciens devenus ? Vian, Féré, Brassens, Tolstoï, Prévert, Breton, Rabelais, Lennon, La Boétie, Camus, Monod, Piaf, Chomsky et tant d’autres, que nous disent-ils de différent ? Même Confucius ou Lao Tseu…

Et puis fourmis, abeilles, nuages de poissons et bancs d’oiseaux, forêts, océans, finalement toute la biodiversité respire et s’écoute dans un pléonasme d’ordre organisé, mais sans chef s’il vous plaît : les objets tombent selon des lois physiques mais pas suite à un ordre donné par un supérieur hiérarchique ; d’ailleurs le mot ordre est polysémique, alors quand on pense à ce que ça fait si on ajoute devant lui la lettre aime…

Des gosses qui s’aiment et sèment posent un ballon, des blousons cartables dans un champ pour faire les buts de foot. Quand il y a arbre au milieu du terrain ça rebondit et c’est dans les règles, on n’appelle pas la Fédé pour décider, autogestion, il y a arbre et c’est tout, ça joue, en plus on peut très bien avoir un flic arbritre dans les branches si on veut…

En maths, des règles au rasoir que tu peux changer si tu préviens bien, mais pas de chef. Autogestion.

Quand je pense que j’écris tout ça bien nourri, abrité sous mon arbre, aimé, dans mon petit confort de celui qui a le temps et l’espace de produire un pareil texte numérique, mon cœur s’égare et mes gares s’écœurent…

– Et le punk dans tout ça ?

– C’est amène…